Quand J.L. Mélenchon débarque sur un plateau, c'est désormais précédé d'une forte odeur de poudre. Ses multiples altercations et prises de position sur le journalisme font du leader du parti de gauche un bon client, mais détonnant à interviewer. Le 5 janvier 2011, N. Demorand affronte "le bruit et la fureur, le tumulte et le fracas".

La séquence suivante montre le présentateur d'Europe 1 à un jour d'intervalle. En mettant en parallèle l'ambiance qui règne sur le plateau face à M.Alliot-Marie puis face à J.L. Mélenchon. Une ambiance évidemment induite par le passif des deux protagonistes. Lourde pour le leader du parti de gauche dont les prises de position sur les médias pèsent forcement. Plus feutrée envers la ministre.

 <br /><b>PUGNACE PAS PUGNACE - EPISODE 2</b><br /><i>envoy&eacute; par sebmusset. - L'info internationale vidéo.</i>

Pourtant un professionnel ne doit-il pas traiter ses invités de la même manière (quels que soient leurs antécédents) ? Doit-on réserver la condescendance, l'agressivité mâtinée d'une attitude ouvertement narquoise à la partie la moins proche du pouvoir ?

A moins que N. Demorand soit journaliste militant.

Dans ce "clash", finalement, chacun joue sa partition :

N. Demorand fait mine de découvrir l'influence des mass médias dans la structuration du débat politique. Pourtant mise instantanément en abîme par son propre comportement.

J.L.Mélenchon dans sa rupture avec la mollesse socialiste qu'E. Todd décrivait comme "porteurs de la bonne éducation de la période précédente. Ils sont dans une posture de communiant". Une attitude en complet déphasage avec l'air du temps. Selon le démographe : "Mélenchon, ..., est dans son époque. Pour la première fois, on voit des gens de gauche se mettre au niveau de violence, réel ou virtuel, de la société." En l'occurrence, répondre vertement aux allégations fallacieuses.

Enfin, le fait le plus saillant est l'incapacité des journalistes à comprendre que critiquer les médias, c'est faire de la politique.